Ordre moral

  • Ordre moral

L'ordre moral est l'obligation pour tous les citoyens de se conformer à un ordre, à une vision du monde et à des pratiques sociales conformes à un modèle général.

L'ordre moral va inclure une obligation de travail sous le joug de l'emploi et va stigmatiser le loisir, le temps partagé ou les modes de vie différents.

L'ordre moral va limiter la vie sexuelle à son expression la plus conforme à la bienséance: une vie maritale, monogame dans laquelle le couple est un acquis définitif, une structure sociale inaliénable, une obligation morale.

Les amoureux de la liberté ne peuvent admettre cet ordre moral. Les gens plus conformistes peuvent également s'en détacher pour des motifs personnels, parce qu'ils ne rentrent pas dans les cases étroites des convenances de l'ordre moral.

Les gens qui ont une vie sexuelle 'minoritaire' (qui sont en fait majoritaires), les libertin(e)s, les polygames, les homosexuel(le)s, les bisexuel(le)s les célibataires ne se retrouvent pas dans l'ordre moral: leur sexualité ne cadre pas avec les injonctions de l'ordre moral.

Les gens qui souhaitent développer des relations sexuelles, affectives égalitaires, les gens qui veulent un partenaire, un complice, un pair dans leur existence ne s'y retrouvent pas non plus.

Les injonctions morales s'attaquent surtout aux femmes. Les Nazis les confinaient par exemple aux traditionnels
- Kinder (les enfants): la sexualité hétéronormée, monogame sert de vecteur à la reproduction, le sexe sert à faire des enfants (et c'est tout)
- Küche (la cuisine, image grossière des tâches domestiques): le rôle social et professionnel de la femme est confiné à l'économie gratuite, domestique ou familiale - sans aucune considération pour leurs aptitudes, leurs goûts ou leurs aspirations.
- Kirche (l'église): la femme est soumise au dogme de l'église, elle ne le discute pas, elle ne le construit pas et se contente de prier là où on lui dit de prier.

Ce corsetage liberticide des formes de vie touche également les hommes qui doivent se conformer à une sexualité de reproduction, à un rôle économique exclusivement chrématisitique - à l'emploi - et à une soumission à leurs supérieurs hiérarchiques sans vague.

  • la liberté intime

Pour donner un potentiel de liberté à l'existence intime humaine, il importe de rendre les choix possibles. Une personne âgée ou malade, devenue incapable de travailler dépend de trois sources de revenus possibles:

- la famille. C'est la source de revenu que privilégie l'ordre moral. L'aide aux personnes âgées dépend directement de leur soumission au modèle de l'ordre: une famille unique, sans remariage, avec de nombreux enfants éduqués pour travailler, pour obéir à ses maîtres, pourra seule entretenir ses ancêtres. Les autres, ceux qui auront effectué leurs propres choix de vie sans considération pour la pression sociale se retrouvent livrés à la misère si la vieillesse dépend de cette seule source de solidarité.

- la fortune personnelle permet aux seules personnes bien nées ou favorisées par le destin socio-économique une certaine liberté. Peu leur chaut que leur inexistante progéniture ne prennent pas soin d'eux quand ils seront vieux, ils ont les moyens de s'entretenir tout seuls. Cette option favorise l'épargne (c'est-à-dire les plus gros revenus, surtout les revenus issus des profits de propriétaires lucratifs)

- la sécurité sociale par contre, contrairement aux deux autres options, permet à tout le monde d'effectuer ses propres choix intime sans pression économique. Elle garantit la survie de tous et de toutes, quels qu'aient été leurs choix intimes lors de la vieillesse. Elle permet de libérer l'intime des pressions économiques à un cercle infiniment plus large que celui des rares fortunés qui bénéficiaient de cette marge de manœuvre.

Pour être efficace en terme de liberté intime, la sécurité sociale doit être universelle, ses prestations doivent suffire pour vivre et elle doit être prélevée sur la valeur ajoutée pour ne pas diminuer les salaires.

La sécurité sociale offre une liberté de choix sexuels, elle permet de quitter un conjoint ou d'en choisir un. Cette liberté de mouvement matrimoniale permet seule de demeurer avec un compagnon, avec une compagne par amour et non par nécessité. Cette liberté seule donne à la vie de couple la douceur du choix personnel, assumé, et non l'amertume d'une contrainte subie.

Cette liberté permet l'union, la société et la paix civile, elle permet d'aimer par amour et non par intérêt, elle permet aux sexualités 'minoritaires' de se vivre pleinement, elle permet une émancipation de la femme et de l'homme de leur statut de genre.