- Valeur d'usage et valeur d'échange
Il nous faut distinguer deux types de valeurs. Soit on attribue de la valeur à une chose, à un bien, à un service en fonction de l'usage, de l'utilité qu'on peut avoir. Il s'agit alors de valeur d'usage. L'air a énormément de valeur d'usage (pour moi, en tout cas, peut-être moins pour vous si vous ne tenez pas à la vie, mais c'est une autre question).
Par contre, la valeur d'échange est d'un tout autre ordre. Il s'agit de valeur relative, de mise en relation. C'est la valeur économique qui est créée par les producteurs, notamment les producteurs en emploi.
- Valeur (d'échange) et lutte de classes
La définition même de ce qui vaut et combien valent les différentes composantes de la valeur est l'objet de la lutte de classes. Pour les propriétaires, seule la production économique de valeur pour des actionnaires avec production de plus-value est considérée comme une véritable valeur. La naturalisation de la définition de la valeur est cruciale pour maintenir la domination des propriétaires lucratifs qui en tirent sa légitimation.
La définition de la valeur définit le cadre légitime de la violence sociale et est, à ce titre, l'objet de lutte de classes.
D'autres formes de valeur doivent s'affirmer qui s'inscrivent en marge (et en faux) contre cette définition partiale.
- La valeur créée par le salaire de la qualification du poste s'oppose à la valeur créée par la qualification de la personne. Cette valeur est produite par les fonctionnaires, les enseignants ou le personnel des entreprises publiques (jadis, la poste, les chemins de fer, l'énergie ou les télécommunication). Quand la qualification individuelle détermine la valeur, ce n'est plus le propriétaire de l'outil de production qui va déterminer le niveau de salaire, de valeur créée par le salaire mais c'est un droit lié à une personne, à un producteur.
- La valeur créée par le salaire socialisé s'oppose à la valeur créée par le salaire individuel. Le chômeur, le malade, les parents, les invalides touchent un salaire socialisé par la cotisation qu'ils réalisent ce faisant (voir ici).
Ces deux types de création de valeur s'inscrivent en dehors de tout rapport de soumission à un propriétaire lucratif, à la logique du profit. Ils permettent d'affranchir l'activité humaine du joug de la productivité, de la rentabilité. Ils permettent d'affranchir le travail du temps compté.
- Création de valeur:
Nous parlons de valeur d'échange, de valeur économique. Il peut s'agir de production de biens ou de services utiles ou de destruction de biens ou de services utiles ou non, peu importe, ce qui est produit dans le cadre de l'emploi, de la propriété, c'est cette valeur.
En tout cas, nous avons des frais, des consommations intermédiaires, (F) au départ et un prix (P) à l'arrivée, quel que soit le type de marchandise.
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La différence entre ces valeurs, le prix et les frais, constitue la Valeur ajoutée.
Comme les frais servent à acquérir des biens et des services utiles à la production de valeur d'échange, ils sont aussi issus de cette processus de création de valeur d'échange.
Finalement, toute valeur d'échange est créée
- par la valeur ajoutée créée par l'emploi dans le cadre de la convention capitaliste du travail
- par la valeur ajoutée créée par les fonctionnaires contenue dans les impôts du prix
- par la valeur ajoutée crée par les personnes qui bénéficient de prestations de la sécurité sociale, prestations liées aux cotisations sociales, à la part socialisée des salaires, elles aussi intégrées dans le prix.
