Évergétisme

  • Définition (Wikipédia)
L'évergétisme est l'équivalent de la charité des prédateurs, des fondations philanthropiques des milliardaires ou de la Trickle down theory, de la théorie du ruissellement qui affirme que la richesses des nantis descend, s'écoule sur les plus humbles, comme si le corps social était organisé en montagne de coupes de Champagne.


"L'évergétisme (ou, plus rare, évergésie) est un terme introduit au XXe siècle dans le lexique francophone par l'historien André Boulanger. Il dérive directement du verbe grec εὐεργετέω / euergetéô signifiant « faire du bien ». Dans sa définition originale, l’évergétisme consiste, pour les notables, à faire profiter la collectivité de leurs richesses.
L’empereur était évidemment le plus grand des évergètes. Suétone consigne systématiquement dans sa Vie des douze Césars les largesses qu’ils ont prodiguées au peuple romain. Panem et circenses (du pain et des jeux) formait l’évergétisme du quotidien, et les édifices splendides et démesurés qu'inaugurait l'empereur le complétaient dans des fastes historiques. Tant que l’Empire romain fut prospère, tout le monde y trouvait son compte : les notables se ruinaient contre la gloire populaire, et le menu peuple en profitait sans vergogne. Seuls quelques intellectuels stoïciens ou rigoristes chrétiens pestèrent contre l’immoralité des spectacles offerts.
À partir du IIIe siècle et de plus en plus lors des siècles suivants, les tensions économiques rendent l'évergétisme plus difficile à pratiquer. Les constructions de monuments se raréfient, les coûteuses entrées en fonction des magistrats commencent à éloigner les candidats. Un exemple de cette crise est l'Arc de Constantin essentiellement constitué de réemplois. L'évergétisme se tarira en Occident avec la disparition de l'Empire d'Occident. Dans l'Empire d'Orient, les Églises rempliront aussi le rôle social des évergètes."
  •  Conséquences économiques
La chute économique de l'empire romain a prouvé que l'évergétisme ne suffisait pas à sauver un système économique en déliquescence.

Visiblement, l'évergétisme n'a jamais significativement réduit les inégalités, il n'a en tous cas pas permis de réduire suffisamment ces inégalités, il n'a pas permis de relancer la demande, de telle sorte que l'appareil productif reprenne son allant.

De même, dans l'évergétisme moderne, le goût incertain des grands messes caritatives, des fêtes de la solidarité et autres fondations "philanthropes" ne résout pas les problèmes économiques, il ne contribue pas significativement à la réduction des inégalités et au blocage de la machine économique.

Dans le cas de l'Empire romain, l'entretien de l'appareil militaire exigeait des impôts toujours plus nombreux et une dépréciation monétaire constante. Ces différentes politiques ont poussé ce qu'on appellerait aujourd'hui les classes moyennes dans la misère sans que la prodigalité de bon ton des riches y change quoi que ce soit.

L'honnêteté intellectuelle voudrait que l'on interrogeât les ratés du système économique, qu'on mît en cause le fonctionnement de ses institutions au premier rang desquelles - vous vous en doutez - l'emploi et la propriété lucrative.