Indépendant

  • Définition

Une partie des producteurs travaille sans patron dans le cadre de l'emploi. Il s'agit des indépendants. Si certains peuvent aménager leur temps de travail sans pression, si certains peuvent organiser les modalités de leur travail sans contrôle, ils restent tous soumis à la logique de la vente de la force de travail, de leur temps vivant.

  • Enjeu par rapport à l'emploi

Les indépendants fournissent des prestations, des biens ou des services à des clients. Les clients paient un prix qui, si on lui retire les frais, constitue la valeur ajoutée. La valeur ajoutée est constituée comme celle produite par les employés: une partie s'envole chez les propriétaires, une partie va en salaire, en rémunération de l'indépendant et une partie couvre les frais d'investissement.

L'indépendant peut être lui-même propriétaire de son outil de production ou peut l'avoir acheté à crédit - il doit alors rembourser son banquier qui, sous la forme d'intérêts, empoche l'équivalent des dividendes. Par contre, si un indépendant est propriétaire lucratif de son outil de production, il jouit de la partie de la rémunération qui aurait été aux banquiers ou aux actionnaires et peut alors prétendre à un certain niveau de vie.

  • Rappel pour le travailleur indépendant
Le travailleur indépendant qui fait la preuve, lors de la résiliation de son contrat, qu’il s’agit d’un contrat de travail, pourra exiger l’application des dispositions légales qui concernent les travailleurs salariés : barèmes, pécule de vacances, congés, indemnités de préavis …)
Le législateur a déterminé des indices d’existence de lien de subordination : instructions, respect d’un horaire, justification des absences, clause de non concurrence, pécule de vacances, mise à disposition du matériel nécessaire,  remise obligatoire de rapports …

  •  Piège et alternative pour indépendants
Comme les indépendants sont en concurrence entre eux, ils subissent le même formatage du travail par la logique de la rentabilité que les autres travailleurs. Ils sont en concurrence et la concurrence joue le même effet délétère sur leur salaires et sur le travail concret que chez les autres producteurs.

Les différences de statut entre indépendants et salariés sont malheureuses. En Chine, en Russie ou au Brésil, les indépendants paient les mêmes cotisations sociales (30%, à peu près pour les trois pays) et jouissent des mêmes prestations sociales que les autres producteurs, en termes de chômage, de retraite ou d'invalidité et ce dans une logique bismarckienne, dans une logique de cotisation, de socialisation des salaires.

Ce genre d'unification des travailleurs profite à tous. L'augmentation (légère) des prix que représentent les cotisations sociales est répercutée par tous les indépendants et ne compromet par leur équilibre financier.

 Par ailleurs, les indépendants vendent des marchandises à des clients. Pour que cette activité soit possible, il faut que leurs clients soient solvables. Pour que leurs clients soient solvables, il faut que la distribution des revenus soit efficace, c'est-à-dire que les bas salaires, que les salaires sociaux soient les plus élevés possibles (comme nous l'avons prouvé ici). Cette vérité souvent méconnue des intéressés et des partis qui les représentent, souvent catalogués à droite, doit leur être rappelée dans leur propre intérêt.