Impôt

L'impôt est prélevé sur les revenus primaires, il sanctionne et entérine la distribution de la valeur ajoutée. Ce faisant, l'impôt justifie, légitime le rapport de force primaire entre le salaire et le profit quitte à corriger certains excès dudit rapport de force par une politique solidaire ou charitable.

L'impôt est une redistribution qui intervient après la distribution de la valeur ajoutée alors que la cotisation participe de la distribution primaire, comme les autres salaires, en concurrence avec les dividendes et les profits.

L'impôt n'a rien à voir avec les cotisations sociales qui sont pleinement des salaires et participent donc de la distribution primaire.

De plus, l'impôt est souvent inversement proportionnel aux moyens contributifs. Les revenus du capital sont faiblement taxés alors qu'ils partent à ceux qui possèdent le plus, les revenus des grosses entreprises sont moins taxés que les revenus des petites entreprises, les revenus du travail sont, eux, taxés plus en moins en proportion de leur importance mais des niches fiscales existent pour les investissements consentis par les gros salaires, pour les assurances vie, pour les assurances santé complémentaires, etc.

Taux d'imposition (belasting) et bénéfices (winst) au cours des cinq dernières années de certaines entreprises belges. L'impôt s'élude d'autant plus facilement que les revenus sont élevés.


La TVA est acquittée par tout le monde mais les petits revenus la paient beaucoup plus puisqu'ils dépensent tous leurs revenus, que cette taxe est donc prélevée sur l'intégralité de leurs revenus alors que seule une petite partie des gros revenus est dépensée et doit s'acquitter de cette taxe socialement injuste.

Poids typique de l'impôt au Canada selon les déciles: on observe que l'impôt pèse surtout sur les classes moyenne et beaucoup moins sur les riches - notamment sur les très riches dont les revenus essentiellement mobiliers sont peu taxés.

Les grosses entreprises peuvent - notamment - recourir à leurs filiales dans des paradis fiscaux pour alléger artificiellement leur bilan comptable. La filiale aux Caïmans surfacture la prestation de services à la filiale française, la filiale française sousfacture la prestation de services à la filiale caïmane. Le bilan comptable de la filiale française est alors artificiellement amaigri (alors qu'elle doit payer des impôts sur résultats) et le bilan de la filiale caïmane est gonflé (alors qu'elle n'acquitte aucun impôt).
 Par définition, l'impôt se fraude, il s'élude (voir les 20 milliards € de fraude annuelle en Belgique, trois fois le budget du chômage, ici)- contrairement aux cotisations sociales dans la mesure où il n'y a pas d'exemption.