Dette

Les personnes, les institutions ou les pays endettés doivent gagner de l'argent à tout prix pour rembourser leurs créanciers en transformant leur économie en chrématistique. Le remboursement de la dette n'est néanmoins pas toujours jugé légitime, les particuliers et les institutions font faillite et les États font défaut.

Toute dette connaît cette fin-de non paiement parce qu'elle repose sur une fonction mathématique exponentielle. Cette fonction mathématique aboutit à des montants astronomiques, impayables à plus ou moins long terme (voir ci-dessous). C'est pourquoi, périodiquement, pendant l'antiquité aussi bien qu'au Moyen-Âge, des pardons, des acquittements de dette étaient prévus.

En attendant le défaut ou la faillite, la dette pousse à l'emploi. Les employés endettés doivent vendre leur force de travail pour honorer leurs dettes; de même, les propriétaires d'entreprise endettés doivent tirer un maximum de valeur ajoutée en diminuant les salaires. Les dettes poussent à piller les ressources naturelles, à externaliser les coûts de production pour maximiser les bénéfices pour payer les créanciers.

Qu'importe alors que ces créances aient été obtenues en volant les personnes endettées elles-mêmes, les pays endettés bradent leurs ressources, les travailleurs endettés se vendent à vil prix par peur de l'huissier et de la fin du crédit. Les créanciers sont également les propriétaires des usines - ou sont leurs créanciers - qui exploitent les ressources naturelles bradée et les ouvriers endettés. Par la dette, ils maintiennent une pression sur le marché de l'emploi, une pression sur les ressources naturelles, augmentent leurs profits et la logique d'exploitation de l'emploi.

Toute accumulation - au fondement de toutes les créances - est créée en ponctionnant la valeur ajoutée produite par les travailleurs. Au fond, les créanciers avancent l'argent volé aux producteurs à ces derniers qui doivent, du fait de leurs dettes, travailler davantage, ce qui baisse le prix de l'emploi et augmente les bénéfices des créanciers, la partie de la valeur ajoutée créée par le producteur qu'ils ponctionnent.

 Définition
La dette est détenue par des gens qui ont pu épargner sur leurs revenus. Sans s'attarder sur le petit épargnant qui place des économies en créance de la dette publique, en obligation puisque ce petit épargnant va finir par réaliser son capital, dans une voiture, dans une maison ou dans des études pour ses enfants. La partie de la dette publique détenue par les petits épargnants est très faible.

Les gens qui peuvent épargner sont essentiellement des gros revenus - soit des salaires mirobolants, soit des revenus issus des dividendes, éventuellement par le truchement de produits financiers plus ou moins farfelus. Si c'est une épargne issue de salaires mirobolant, elle grève la productivité puisqu'il s'agit d'une partie non dépensée du capital produit; si c'est de l'épargne issue de dividendes, il s'agit d'un vol de valeur ajoutée au producteur.

En tous cas, les créanciers ont obtenu leur argent soit de manière contre-productive, ce sont alors des boulets dont il faut réduire l'effet délétère sur l'économie, soit ce sont des voleurs. Il faut alors saisir les biens recelés et les restituer à leur légitimes propriétaires, les salariés.


La rémunération de l'argent, le taux d'intérêt était considéré comme de l'usure par les grandes religions. Comme les plus riches détiennent les créances, les taux d'intérêt usuraires concentrent toute la richesse économique dans leurs mains, ce qui, finalement, a toujours grippé la machine économique (voir, Graeber, Dette: 5000 ans d'histoire).

Image sur ce site, sans autre précision, il s'agit sans doute de la dette de la France
Les taux d'intérêt sont une pyramide de Ponzi, une escroquerie en cascade car ils doivent être soldés par un argent qui n'existe pas. Ils définissent une fonction exponentielle. Qu'on en juge.


Si Don Quichote avait emprunté un euro à 5%, il devrait rembourser aujourd'hui près de 300 millions d'euros. Une paille.

Si Jésus avait emprunté un euro sur les marchés à 5% également, il devrait aujourd'hui payer 4,508779821×10⁴²€, soit l'équivalent de 1,734146085×10³⁵ tonnes d'or, 29 trilliards de fois la masse de la terre. Pour un euro, notez-le bien.

Sur les dettes, nous recommandons particulièrement le site du CADTM, très pointu sur le sujet: lien du CADTM